Poesía Eres Tú...

Au lecteur


La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.


Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!
Aux objets répugnants nous trouvons des appas;
Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d'une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons,
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,
N'ont pas encore brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins
C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde;

C'est l'Ennui!- l'œil chargé d'un pleur involontaire,
Il rêve d'échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!


Les Fleurs du Mal , Charles Baudelaire
 
Chacun sa chimère


Sous un grand ciel gris, dans une grande plaine poudreuse, sans chemins, sans gazon, sans un chardon, sans une ortie, je rencontrai plusieurs hommes qui marchaient courbés.

Chacun d'eux portait sur son dos une énorme Chimère, aussi lourde qu'un sac de farine ou de charbon, ou le fourniment d'un fantassin romain.

Mais la monstrueuse bête n'était pas un poids inerte ; au contraire, elle enveloppait et opprimait l'homme de ses muscles élastiques et puissants ; elle s'agrafait avec ses deux vastes griffes à la poitrine de sa monture ; et sa tête fabuleuse surmontait le front de l'homme, comme un de ces casques horribles par lesquels les anciens guerriers espéraient ajouter à la terreur de l'ennemi.

Je questionnai l'un de ces hommes, et je lui demandai où ils allaient ainsi. Il me répondit qu'il n'en savait rien, ni lui, ni les autres ; mais qu'évidemment ils allaient quelque part, puisqu'ils étaient poussés par un invincible besoin de marcher.

Chose curieuse à noter : aucun de ces voyageurs n'avait l'air irrité contre la bête féroce suspendue à son cou et collée à son dos ; on eût dit qu'il la considérait comme faisant partie de lui-même. Tous ces visages fatigués et sérieux ne témoignaient d'aucun désespoir ; sous la coupole spleenétique du ciel, les pieds plongés dans la poussière d'un sol aussi désolé que ce ciel, ils cheminaient avec la physionomie résignée de ceux qui sont condamnés à espérer toujours.

Et le cortège passa à côté de moi et s'enfonça dans l'atmosphère de l'horizon, à l'endroit où la surface arrondie de la planète se dérobe à la curiosité du regard humain.

Et pendant quelques instants je m'obstinai à vouloir comprendre ce mystère ; mais bientôt l'irrésistible Indifférence s'abattit sur moi, et j'en fus plus lourdement accablé qu'ils ne l'étaient eux-mêmes par leurs écrasantes Chimères.


Charles Baudelaire
 
Danse macabre
A Ernest Christophe

Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,
Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,
Elle a la nonchalance et la désinvolture
D'une coquette maigre aux airs extravagants.

Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?
Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
Un soulier pomponné, joli comme une fleur.

La ruche qui se joue au bord des clavicules,
Comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher,
Défend pudiquement des lazzi ridicules
Les funèbres appas qu'elle tient à cacher.

Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
Ô charme d'un néant follement attifé.

Aucuns t'appelleront une caricature,
Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair,
L'élégance sans nom de l'humaine armature.
Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher !

Viens-tu troubler, avec ta puissante grimace,
La fête de la Vie ? ou quelque vieux désir,
Éperonnant encor ta vivante carcasse,
Te pousse-t-il, crédule, au sabbat du Plaisir ?

Au chant des violons, aux flammes des bougies,
Espères-tu chasser ton cauchemar moqueur,
Et viens-tu demander au torrent des orgies
De rafraîchir l'enfer allumé dans ton coeur ?

Inépuisable puits de sottise et de fautes !
De l'antique douleur éternel alambic !
A travers le treillis recourbé de tes côtes
Je vois, errant encor, l'insatiable aspic.

Pour dire vrai, je crains que ta coquetterie
Ne trouve pas un prix digne de ses efforts ;
Qui, de ces coeurs mortels, entend la raillerie ?
Les charmes de l'horreur n'enivrent que les forts !

Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées,
Exhale le vertige, et les danseurs prudents
Ne contempleront pas sans d'amères nausées
Le sourire éternel de tes trente-deux dents.

Pourtant, qui n'a serré dans ses bras un squelette,
Et qui ne s'est nourri des choses du tombeau ?
Qu'importe le parfum, l'habit ou la toilette ?
Qui fait le dégoûté montre qu'il se croit beau.

Bayadère sans nez, irrésistible gouge,
Dis donc à ces danseurs qui font les offusqués :
" Fiers mignons, malgré l'art des poudres et du rouge,
Vous sentez tous la mort ! Ô squelettes musqués,

Antinoüs flétris, dandys, à face glabre,
Cadavres vernissés, lovelaces chenus,
Le branle universel de la danse macabre
Vous entraîne en des lieux qui ne sont pas connus !

Des quais froids de la Seine aux bords brûlants du Gange,
Le troupeau mortel saute et se pâme, sans voir
Dans un trou du plafond la trompette de l'Ange
Sinistrement béante ainsi qu'un tromblon noir.

En tout climat, sous tout soleil, la Mort t'admire
En tes contorsions, risible Humanité,
Et souvent, comme toi, se parfumant de myrrhe,
Mêle son ironie à ton insanité ! "


Charles Baudelaire
 
¿Qué planes culturales puedo hacer hoy en casa? Lunes 13


Encuentro con los poemas del Premio Cervantes. En 10 días, el 23 de abril, debía celebrarse la entrega del premio Cervantes 2019 al poeta Joan Margarit, que el estado de alarma no permitirá. Desde el Instituto Cervantes, sin embargo, han puesto en marcha hasta el 15 de abril un club virtual de su obra, con poemas escogidos de la antología Todos los poemas (1975-2015). Para participar en las lecturas en línea es necesario ser socio o registrarse en la biblioteca electrónica. La segunda quincena de abril el propio poeta Margarit hablará sobre sus poemas, y finalmente se encontrará con los lectores vía chat el 29 de abril de 14h.

 
Rafael Cadenas: “El problema de toda ideología es que ya está hecha, lo cual traba el pensar libremente”
El poeta venezolano, que acaba de cumplir 90 años, repasa su recorrido vital y literario: “No suelo usar la palabra felicidad: la encuentro muy grande para mí”


ALONSO MOLEIRO
Caracas -
18 ABR 2020



El poeta venezolano Rafael Cadenas, en la Feria Internacional del Libro de Guadalajara en 2009.


El poeta venezolano Rafael Cadenas, en la Feria Internacional del Libro de Guadalajara en 2009.JAM MEDIA / LATINCONTENT VIA GETTY IMAGES



Acaba de cumplir 90 años en pleno confinamiento. El poeta venezolano Rafael Cadenas (Barquisimeto, 1930) es una de las voces más respetadas de las letras latinoamericanas, pero en los últimos años optó por ejercer el anonimato, mezclarse entre la gente o presenciar en silencio cualquier actividad cultural inscrita en el vértigo de la polarización impuesta por el chavismo. Premio Reina Sofía de Poesía Iberoamericana, Premio de Literatura y Lenguas Romances de la Feria Internacional del Libro de Guadalajara, su vida expresa el círculo paradójico de muchos intelectuales del siglo XX, Revolucionario en sus años juveniles, con el paso del tiempo ganó peso en él el escepticismo y una prudencia cartesiana. Cuando sale del anonimato, develando su identidad, cosa que no sucede siempre, en Venezuela es tratado con una unánime reverencia. Su timidez natural enmascara una penetrante inteligencia y un uso exquisito del lenguaje abstracto, tan poderosos en el verso como en la prosa. El escritor contesta a las preguntas de EL PAÍS desde su residencia en Caracas.

Pregunta. ¿Cómo se siente a sus 90 años ante los estragos del coronavirus?

Respuesta.
Esta duración que agradezco se la debo a la naturaleza que hace absolutamente todo desde una brizna hasta a nosotros. El ser humano cree enseñorearla y es de ella que él depende, por lo que deberíamos seguir sus dictados, lo cual es fácil cuando nos complacen y difícil si son dolorosos. Con razón Spinoza, el más querible de los filósofos, según Borges, la llamaba Dios, pero esta palabra tiene el inconveniente de que al uno usarla, cada religión cree que alude al suyo. Por eso prefiero decir lo divino, lo desconocido, lo innombrable, Tao, Ser, ello, lo dador, eso. En cuanto a la calamidad de este enemigo invisible, es malvado politizarla, más bien exige una tregua, ayuda recíproca y reflexión que reduzca soberbias de toda especie.

P. ¿Tiene otras voces de referencia, otro poeta en mente que le haya servido de inspiración para sus versos?

R
. A Rilke y a varios de los estudiosos de su pensamiento; a Whitman, manantial que fortalece; a Pessoa, tan poeta que creó poetas, uno de los cuales fue él; y en lo personal el poema en prosa de Henri Michaux contribuyó a que yo adoptara un lenguaje casi como el de quien conversa. La generación española del 27 fue importante para mí. Como me gusta la prosa tanto como la poesía, aprecio mucho lo de este grupo y también la de Machado y Unamuno. Leo bastante a Savater, y fuera de España a Reyes y a Borges.

P. ¿Ha meditado sobre esa paradoja tan común en pensadores y hombres de letras que fueron militantes de la izquierda en su juventud y dejaron de serlo al arribar a su madurez? ¿Se ha sentido víctima de sus propias convicciones?

R.
No soy de los que en su vejez dicen con orgullo que siguen pensando como en su juventud. No hubo entonces cambio en ellos, y hay gente que hasta tiene por traición dejar de pensar lo mismo con el andar del tiempo. Pese a no ser un gran activista político dediqué mucho tiempo a esa religión laica llamada comunismo, sobre la cual aún hoy lucubran intelectuales europeos. Algunos incluso fantasean con un comunismo “mejor”, como si hubieran olvidado el siglo XX. Todo régimen comunista es una dictadura. A veces hasta dinástica. El problema de toda ideología es que ya está hecha, lo cual traba el pensar libremente. Se está como atado a ella.

P ¿Le dice algo el debate de izquierdas y derechas de este tiempo?

R
. Salvador Paniker las llama fósiles, pero siguen usándose. Creo que impiden ver directamente la realidad. Si alguien es de derecha considera malo todo lo que haga la izquierda, y al contrario. En este caso el prejuicio es demasiado fuerte. Cuesta salirse de él. Por supuesto, siempre he detestado regímenes dictatoriales llámense como se llamen.

P. ¿Qué piensa hoy de su poema Derrota, siendo uno de los poetas latinoamericanos vivos más importantes?

R.
Siempre me hacen esa pregunta. Es un poema muy circunstancial. Como un brote de desesperación, y es significativo que sea el más publicado y traducido. Tal vez se deba a lo confesional o a que el lector comparta ese estado de ánimo o a su forma inusual. En francés, por cierto, le quitan ese que, el cual es su rasgo más saliente. Lo que he vivido después contradice bastante el poema.

P. ¿Qué ha cambiado en usted a sus 90 años? ¿Siente que es la misma voz de Derrota o Los Cuadernos del Exilio?

R. El pensamiento, las ideas, la actitud, cambian, pero uno siente que sigue siendo el mismo. Es algo que pensadores modernos de la corriente advaita consideran nuestra verdadera naturaleza. A eso suelen llamarlo conciencia.

P. ¿Por qué no emigró de Venezuela, como han hecho otros escritores e intelectuales locales?

R.
Porque a mi edad no es fácil. Cuando viajaba lo hice con mi esposa y gracias a ella, durante muchísimos años, y la última vez que estuve en España y Francia fue con nuestro hijo; sin embargo, no soy muy dado a viajar.

P. ¿Se animaría a enumerar sus momentos más felices? ¿Qué le ha hecho sentirse pleno?

R.
Quizás durante los cuatro años –del 52 al 56- que pasé en Trinidad, exiliado por la dictadura de entonces. Era colonia británica. Había mucha libertad, lo que me permitió vivir de veras, sin las zozobras posteriores.

P. ¿Dónde ubica, día a día, sus zonas emocionales de felicidad y duelo?

R.
En este momento hay personalmente duelo y también en lo colectivo. No suelo usar la palabra felicidad: la encuentro muy grande para mí. Preferiría otra: naturalidad, disfrutar lo que nos guste, contentarnos sencillamente. Ya eso sería bastante, muy próximo a la serenidad.

P. ¿Qué piensa cuando contempla el lenguaje del debate político en América Latina y España, usted que ha ha reflexionado al respecto?

R.
Casi no lo oigo porque estoy sordo. Además no hay periódicos, excepto algunos digitales; los opositores no tienen acceso a la televisión y este Gobierno los tilda de todo. Por cierto, este ha tenido la ocurrencia de prohibir el odio por lo que le toca dar ejemplo. Creo que es el único país donde existe una ley semejante. Lo que si preocupa a los educadores es que los jóvenes están perdiendo el idioma, algo grave porque él es el cimiento de todo lo demás.

P. ¿Cómo ve la crisis venezolana? ¿Augura alguna salida en este punto de su desarrollo?

R
. Bueno, lo que te he dicho torna imposible todo acuerdo para la transición en la que insisten los Gobiernos democráticos del mundo, pero es la única solución civilizada. Aunque las naciones, incluso las más avanzadas, siguen creyendo lo que se pensaba en la antigua Roma. Me refiero al lema criminal que de ella procede: “Si quieres la paz, prepara la guerra”. Creo finalmente que mientras los fanatismos religiosos, nacionalistas e ideológicos existan continuará la locura de la historia. Si los seres humanos viéramos realmente nuestro ego, podría comenzar un cambio. Ya hay la revolución de las comunicaciones y la de los físicos cuánticos, falta la humana, sobre la que no sabemos nada.

 
EL RUIDO DE LA CALLE
Besar el pan
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ULISES

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  • RAÚL DEL POZO
ACTUALIZADO 06/11/201503:14
Uno de los primeros recuerdos que tengo es el de las mujeres de mi aldea con una canasta de pan sobre un rodete en la cabeza caminando del horno hasta la casa. El pan, aunque fuera de maíz o de centeno, era lo más importante de la vida. Íbamos de furtivos a los molinos por la noche, con costales de trigo en los lomos de los burros. Por el pan se encarcelaba a la gente, que ya no estaba para protestas como en otras épocas, cuando se echaba a la calle en los motines de los Gatos o de Esquilache dando falsos vivas a los reyes o echando maldiciones ciertas a los validos.
Al pan dorado lo besábamos. El mejor olor -además del de las trenzas de las chicas o el del café, aunque fuera de malta o de cebada y en puchero- era el del pan. Ese amor, esa melancolía, los recordó Almudena Grandes en un artículo en el 'New York Times' sobre la desolación y el hambre de la posguerra. Contaba cómo el pan se convirtió en una hechura sagrada, hasta el punto de que lo besábamos si se nos caía. "Si se caía un trozo de pan al suelo nos obligaban a recogerlo y a darle un beso antes de devolverlo a la panera", escribió. La escritora no cuenta -quizás no se hacía en la ciudad- que cuando los padres iban a cortar rebanadas, aunque fueran ateos, hacían una cruz gestual con el cuchillo. Estos días Almudena ha publicado una novela con el bello título del artículo del 'NYT': 'Los besos en el pan'.
"No es que cualquier galipa pasada fuera mejor, pero no es comparable el hambre de la última recesión con el de posguerra"
No es que cualquier galipa pasada fuera mejor, pero no es comparable el hambre de la última recesión con el de posguerra. Han sido y siguen siendo dramáticas las colas de los comedores sociales, los ojos tristes de los sin techo o los de los parados sin esperanza, pero a casi nadie le ha faltado un trozo de pan. Y eso es nuevo, porque aquí, incluso en los tiempos de las cascadas de oro, el pan fue el verdadero vellocino de oro de los pícaros, los conquistadores y los escritores. Los clásicos siempre escriben de molletes y mantecados. Cuando hablan del pan, no lo describen como las hogazas de las cuevas donde Odiseo cabalgaba sobre ninfas con lanzaderas de oro, que cantaban con voz hermosa; aquí se habla del pan con síndrome de abstinencia.
En' El Quijote', tan importante como el vino era el pan y el modo de hacerlo. Los clásicos -Tirso, Lope, Cervantes, Calderón- hablan con más admiración del pan de Gandul, de las aceitunas de Sevilla, del melón de Granada o de los higos de Córdoba que del rey. En 'Rinconete y Cortadillo', los pícaros se sentaban alrededor de una estera y sacaban de la cesta un gran haz de rábanos, una cazuela de tajadas de bacalao, medio queso de Flandes, "y una olla de las famosas aceitunas, y un plato de camarones, y gran cantidad de cangrejos, con su llamativo de alcaparrones ahogados en pimientos, y tres hogazas blanquísimas de Gandul". Esas hogazas iluminan las mejores páginas del barroco. Gandul ya no existe; era un pueblo que abastecía cada mañana a Sevilla con el mejor pan de España -hecho de trigo tan antiguo como la yerba-, pan adorado por los españoles como Dios antes de Cristo.
 
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'

El amor en los tiempos del cólera', de García Márquez, ilustrada por Luisa Rivera

.El comienzo
«Era inevitable: el olor de las almendras amargas le recordaba siempre el destino de los amores contrariados. El doctor Juvenal Urbino lo percibió desde que entró en la casa todavía en penumbras, donde había acudido de urgencia a ocuparse de un caso que para él había dejado de ser urgente desde hacía muchos años. El refugiado antillano Jeremiah de Saint-Amour, inválido de guerra, fotógrafo de niños y su adversario de ajedrez más compasivo, se había puesto a salvo de los tormentos de la memoria con un sahumerio de cianuro de oro».
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'El amor en los tiempos del cólera', de García Márquez, ilustrada por Luisa Rivera.
La romance de Florentino Ariza a Fermina Daza
«En realidad, era muy poco lo que sabía Fermina Daza de aquel pretendiente taciturno que había aparecido en su vida como una golondrina de invierno, y del cual no hubiera conocido ni siquiera el nombre de no haber sido por la firma de la carta. Había averiguado desde entonces que era el hijo sin padre de una soltera laboriosa y seria, pero marcada sin remedio por el estigma del fuego de un único extravío juvenil. Se había enterado de que no era mensajero del telégrafo, como ella suponía, sino un asistente bien cualificado con un futuro promisorio, y pensó que había llevado el telegrama a su padre solo como un pretexto para verla a ella (…)
Fue el año del enamoramiento encarnizado. Ni el uno ni el otro tenían vida para nada distinto de pensar en el otro, para soñar con el otro, para esperar cartas con tanta intensidad como las contestaba. Nunca en aquella primavera de delirio, ni en el año siguiente, tuvieron ocasión de comunicarse de viva voz».
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'El amor en los tiempos del cólera', de García Márquez, ilustrada por Luisa Rivera.
La viudez
«Desde el primer instante de viuda se vio que Fermina Daza no estaba tan desvalida como lo había temido su esposo. Fue inflexible en la determinación de no permitir que se utilizara el cadáver en beneficio de ninguna causa, y lo fue inclusive con el telegrama de honores del Presidente de la República, que ordenaba exponerlo en cámara ardiente en la sala de actos de la gobernación provincial. (…)
Fermina Daza despidió a la mayoría junto al altar, pero acompañó al último grupo de amigos íntimos hasta la puerta de la calle, para cerrarla ella misma, como lo había hecho siempre. Se disponía a hacerlo con el último aliento, cuando vio a Florentino Ariza vestido de luto en el centro de la sala desierta. Se alegró, porque hacía muchos años que lo había borrado de su vida, y era la primera vez que lo veía a conciencia depurado por el olvido. Pero antes de que pudiera agradecerle la visita, él se puso el sombrero en el corazón, trémulo y digno, y reventó el absceso que había sido el sustento de su vida.
-Fermina -le dijo-: he esperado esta ocasión durante más de medio siglo, para repetirle una vez más el juramento de mi fidelidad eterna y mi amor para siempre».
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'El amor en los tiempos del cólera', de García Márquez, ilustrada por Luisa Rivera
.Un viaje en el 'Nueva fidelidad'
“Había gastado mucho dinero, mucho ingenio y mucha fuerza de voluntad para que no se le notaran los setenta y seis años que había cumplido el último marzo, y estaba convencido en la soledad de su alma de haber amado en silencio mucho más que nadie jamás en este mundo. (…)
Así que el Nueva Fidelidad zarpó al amanecer del día siguiente, sin carga ni pasajeros, y con la bandera amarilla del cólera flotando de júbilo en el asta mayor. (…)
-Sigamos derecho, derecho, derecho hasta La Dorada.
Fermina Daza se estremeció, porque reconoció la antigua voz iluminada por la gracia del Espíritu Santo, y miró al capitán: él era el destino. Pero el capitán no lo vio, porque estaba anonadado por el tremento poder de inspiración de Florentino Ariza-
-¿Lo dice en serio? -le preguntó.
-Desde que nací -dijo Florentino Ariza, no he dicho una sola cosa que no sea en serio.
El capitán miró a Fermina Daza y vio en sus pestañas los primeros destellos de una escarcha invernal. Luego miró a Florentino Ariza, su dominio invencible, su amor impávido y lo asustó la sospecha tardía de que es la vida, más que la muerte, la que no tiene límites.
-¿Y hasta cuándo cree usted que podemos seguir en este ir y venir del carajo? -le preguntó.
Florentino Ariza tenía la respuesta preparada desde hacía cincuenta y tres años, siete meses y once días con sus noches.
-Toda la vida -dijo”.
 
Última edición:
Arthur Rimbaud



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Jean Nicolas Arthur Rimbaud Acerca de este sonido escuchar (?·i) (Charleville, 20 de octubre de 1854 - Marsella, 10 de noviembre de 1891) fue un poetafrancés conocido por su influencia sobre literatura y artes modernas, que prefiguraron el surrealismo. Nacido en Charleville, comenzó a escribir a una edad muy temprana y se destacó como estudiante, pero abandonó su educación formal en su adolescencia para huir de su hogar a París en medio de la Guerra franco-prusiana. Durante su adolescencia tardía y su edad adulta temprana comenzó la mayor parte de su producción literaria, luego dejó de escribir por completo a la edad de 20 años, después de reunir una de sus principales obras, Illuminations.



Obra completa


Tras diversas ediciones parciales y «poco cuidadosas», en octubre de 2016 Ediciones Atalanta publicó toda la obra literaria del poeta francés en formato bilingüe a cargo del traductor Mauro Armiño.171819

Rimbaud, Arthur (2016). Mauro Armiño, ed.
Obra Completa Bilingüe. Vilaür: Ediciones Atalanta. ISBN 978-84-945231-0-6.

Obra diversa

Poesías más conocidas


 
Muere Alfonso López Gradolí, un poeta del Mediterráneo
Su libro, «El sabor del sol» (1968), prologado por José Hierro, inauguró aquella hermosa colección de Biblioteca Nueva, dirigida por Antonio Hernández


Alfonso López Gradolí


Alfonso López Gradolí



Jaime Siles
Jaime Siles
SEGUIRActualizado:08/05/2020


Ni tan joven como él −ocultando coquetamente en las contraportadas de los libros su fecha de nacimiento o sus años− se decía ni tan viejo como algunos −con más ánimo irónico que satírico− lo consideraban, Alfonso López Gradolí fue un poeta cernudiano y elegíaco y, a la vez, «concreto» y vanguardista. Su libro, «El sabor del sol» (1968), prologado por José Hierro, inauguró aquella hermosa colección de Biblioteca Nueva, dirigida por Antonio Hernández.
Poesía de confidencia la primera suya, y poeta del tiempo −como casi toda su generación: la del cincuenta− él, fue uno de los primeros en internarse en la línea metapoética, hablando del «fracaso lento del poema», mientras dibujaba sílabas y signos de sí mismo e iba contabilizando su vida en instantes cada vez más azorinianos: «Yo sé que en esta noche habrá unos ojos/mirando oscuridad y recordando».


«Los instantes» (1969), finalista del Premio Álamo, fue prologado por Claudio Rodríguez, que advirtió en esta escritura el carácter premonitorio de despedida y de adiós continuo que tiene, definiéndola como poesía de «lo fugaz imperecedero». En él Gradolí adopta un tono reflexivo, cercano a la «poesía de meditación» originariamente de raíz inglesa, pero que, en su caso, está mucho más próxima a las de Juan Luis Panero, César Simón y Ricardo Defarges que a la de Unamuno y José Ángel Valente. «Olor de lejanía» puede servir de clave formal, metal y estilística de todo este libro, que desarrolla zonas del anterior tanto como las diversifica y profundiza.

«La señales del tiempo» (1971) , editado por Hontanar con un diseño de cubierta de Eusebio Sempere, me ha parecido –si no el mejor– sí el más interesante de su libros porque en él consigue armonizar y mantener en perfecto equilibrio la sístole y diástole por las que discurre lo mejor de su dicción: el epigrama en los poema más breves, y la arquitectura de la elegía en los más largos, con una elegante contención. En ellos asistimos a la vida de los que viven sólo de recuerdos.

Gradolí –que fue muy buen conocedor y crítico de la plástica contemporánea– se sirvió, inspirado por ésta, de la técnica del «collage», superponiendo textos sobre fotos y articulando así el más atrevido y novedoso de todos sus libros: «Quizá Brigitte Bardot venga a tomar una copa esta noche» (1971). En los años sesenta recibió el Premio «Tomás Morales» de Poesía Universitaria por su libro «Voz de madrugada» y, a finales de los noventa del pasado siglo, el Premio de la Crítica Literaria Valenciana.
Gradolí fue un pintor del mar al mediodía, que él poetizaba cuando uno y otro en el horizonte habían quedado reducidos a una raya.

 
Los cuervos

Señor, cuando los prados están fríos
y cuando en las aldeas abatidas
el ángelus lentísimo acallado,
sobre el campo desnudo de sus flores
haz que caigan del cielo, tan queridos,
los cuervos deliciosos.


¡Hueste extraña de gritos justicieros
el cierzo se ha metido en vuestros nidos!
A orilla de los ríos amarillos,
por la senda de los viejos calvarios,
y en el fondo del hoyo y de la fosa,
dispersaos, uníos.

A millares, por los campos de Francia,
donde duermen nuestros muertos de antaño,
dad vueltas y dad vueltas, en invierno,
para que el caminante, al ir, recuerde.
¡Sed pregoneros del deber, ¡Oh nuestros
negros pájaros fúnebres!


Santos del cielo, en la cima del roble,
mástil perdido en la noche encantada,
dejad la curruca de la primavera
para aquél que en el bosque encadena,
bajo la yerba que impide la huida,
la funesta derrota.

Arthur Rimbaud
 
John Keats: el poeta que pasó una cuarentena en Nápoles escribiendo de amor
En octubre de 1820 el escritor se fue a Italia por recomendación médica. Al llegar a la ciudad italiana tuvo que pasar diez días confinado en su barco por miedo al tifus



Retrato de John Keats por William Hilton


Retrato de John Keats por William Hilton - WP



Juan Carlos Delgado
24/05/2020



Es octubre de 1820 y John Keats huye del frío. Deja atrás Inglaterra y se entrega a Italia y a su clima soleado. Italia, paraíso terrenal, templo de belleza, esperanza de una vida mejor. El poeta marchó allí buscando salud, una cura climática a su tuberculosis, que cada vez pintaba peor (rojo carmesí en su almohada), y le hostigaba con el recordatorio constante de la muerte. Quizás el sol, tal vez el sol podría cambiar las cosas...

Es octubre de 1820, y su barco, el Maria Crowther, llega a Nápoles. Keats viaja con su amigo, el artista Joseph Severn. La ciudad sospecha, porque pueden venir enfermos. La historia se repite, pero con nombres diferentes: esta vez al miedo se le llama tifus, y la cuarentena dura diez días. Una cuarentena, eso sí, con vistas al mar, y el Vesubio bien cerca: otro gran memento mori.

Al incicio de su confinamiento, el poeta decide escribirle a la madre de Fanny Brawne, su amada. «Unas pocas palabras le dirán qué tipo de pasaje tuvimos, y en qué situación nos encontramos, y pocas deben ser a causa de la cuarentena, ya que nuestras cartas pueden abrirse con fines de fumigación en la oficina de salud. Tenemos que permanecer en el barco diez días y actualmente estamos encerrados en un nivel de barcos. El aire del mar ha sido beneficioso para mí en una medida tan grande como el mal tiempo y el mal alojamiento y las provisiones han hecho daño. Así que estoy como estaba», le cuenta.

Luego empieza a hablar de Fanny: «No me atrevo a pensar en Fanny, no me he atrevido a pensar en ella. Lo único que me he permitido en ese sentido ha sido pensar durante horas en encargar que pongan el cuchillo que me regaló en una funda plateada, su cabello en un guardapelo y la cartera en una redecilla dorada. Enséñele esto», le pide. Luego, dos declaraciones de amor. Esta: «Puedo soportar morir, no puedo soportar dejarla. ¡Oh Dios! ¡Dios! ¡Dios! Todo lo que tengo en mis baúles que me recuerda a ella me atraviesa como una lanza». Y esta: «Dígale a Fanny que la quiero».

Fechada el 1 de noviembre de 1820, fue la única carta que sobrevivió de aquel episodio de confinamiento. Más tarde, ya tierra firme, pero aún en Nápoles, le vuelve a escribir a la madre de Fanny: «Tengo miedo de escribirle, de recibir una carta de ella, de ver que su letra me rompería el corazón, incluso de escucharla de todos modos, ver su nombre escrito sería más de lo que puedo soportar».

El resto de la histoira es trágica. De Nápoles se va a Roma, pero allí su enfermedad se agrava y termina matándole. A las cuatro de la tarde del 23 de febrero de 1821 pronuncia sus últimas palabras, dirigidas a su amigo Joseph Severn: «Severn, yo… incorpórame… me estoy muriendo… moriré tranquilamente… No te asustes… sé fuerte… y gracias a Dios que esto se acaba».

Hoy yace enterrado en el cementerio protestante de Roma. Se despidió, claro, con poesía, con este epitafio: «Aquí yace alguien cuyo nombre fue escrito en el agua».

 
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